jeudi 26 février 2009

Vie pratique : cirer ses chaussures

C'est une activité que mes enfants adorent !




Matériel :


un panier contenant des brosses, des chiffons, du cirage , du papier journal et une paire de chaussures.


On met le panier à disposition des enfants ( chez moi sous le banc à chaussures) une fois l'activité présentée, bien sûr !



L'enfant dispose un papier journal sur le sol. Il prend une chaussure, la frotte avec une brosse à chaussure.



Il l'enduit ensuite de cirage ( incolore de préférence, en sachant que ce ne sont pas des produits sains , on lui aura donc dit de ne pas porter à sa bouche ou au visage).




Lustre avec un chiffon. Fait de même avec la deuxième.


Range le matériel.

Plie le journal et le jette.

Va se laver les mains.


L'activité est spontanée, donc à disposition. L'enfant le fait parce qu'il a envie de le faire et non parce qu'un adulte lui impose.
Et régulièrement, les enfants ( surtout Louan qui aime avoir des chaussures propres et brillantes) cirent leurs chaussures.

Ils apprennent ainsi à prendre soin de leurs affaires, à maîtriser leurs gestes ( ne pas mettre trop de cirage, à bien frotter avant sinon c'est comme si ils ne faisaient rien etc...) et à les effectuer selon une suite logique. Ils développent leur estime de soi, leur amour du travail bien fait et leur concentration.

Bien entendu, cette activité de vie pratique n'est pas une des premières à présenter ! L'enfant doit avoir déjà suffisament de soin, savoir se laver les mains seuls ....
Je la pratiquais déjà enfant et j'adorais, le virus semble être passé ! Je pouvais vider le placard à chaussures de mes parents pour les cirer. Je me souviens encore du placard, des odeurs, de lal luminosité. Pourtant désormais adulte, c'est une corvée de cirer les chaussures..... Alors qu'enfant, cette activité des " grands" exerce une certaine fascination..... Allez comprendre !!!

Les barres de mathématiques

C'est le premier matériel de mathématiques dans la progression Montessori.


Il y a 10 barres divisées en sections rouges et bleues. La plus petite barre est rouge. La seconde est deux fois plus grande que la première et comporte une section bleue et une section rouge. Toutes les barres sont ainsi faites, la barre 3 alternant 3 sections rouges et bleues,etc... jusqu'à la barre 10. Le nombre de sections représente le nombre de la barre.




Remarque sur le matériel :


j'ai choisi des petites barres rouges et bleues. Normalement, en Montessori, ce sont des grandes barres, la barre de 10 représentant 1 mètre, la plus petite 10 cm. Pour des raisons de place, il m'a semblé plus simple d'avoir de petites barres. Les puristes m'en voudront un peu, je m'en excuse, je pense aussi que c'est mieux pour l'enfant d'avoir des grandes mais c'est tellement plus facile à ranger des petites que mon choix a été vite fait. Pour les fabriquer, c'est très simple : un tasseau, une scie , de la peinture rouge et bleue.... et de l'huile de coude.

Ou encore plus simple : les imprimer ( sous forme de tableau sous word en alternant des sections rouges et bleues) et les plastifier.


Intérêt :


Les barres rouges et bleues permettent à l'enfant de dénombrer ( en comptant les sections bleues et rouges) donc d'associer un nombre à une quantité mais aussi de se représenter le nombre comme une entité et non comme 3 objets séparés que l'on dénombre ( avantage que n'a pas le saucisson ou les bougies lol). Il permet également de représenter physiquement l'ordre numérique par la comparaison avec les longueurs. 10 sera plus grand que 5, concrètement, ses sens pourront le constater. C'est vraiment un matériel très complet, qui permettra d'associer, plus tard, la barre 1 au chiffre 1 ( etc jusqu'à 10)et même d'aborder les quatre opérations de façon sensorielle ( + - X /).



Pré requis :


L'ordre numérique est représenté par les longueurs avec ce matériel.

C'est pourquoi, avant, il est important que l'enfant soit à l'aise avec les longueurs, qu'il sache ordonner du plus petit au plus grand sans se tromper

Ce travail est effectué avec les barres rouges ( comme les rouges et bleues mais toutes rouges). C'est un travail purement sensoriel. Quand l'enfant sait ordonner les barres sans difficulté, on peut présenter les barres rouges et bleues.


C'est tout ( pas besoin de connaître la comptine numérique ou de savoir dénombrer avant).



Première présentation :


Inviter l'enfant à venir avec vous. Lui proposer de refaire les barres rouges.

Lui dire qu'il existe un autre matériel qui ressemble aux barres rouges. Présenter les barres rouges et bleues. Laisser l'enfant observer les ressemblances et les différences. Dire ce sont les barres de mathématiques ( ou numériques ou à compter)

Installer un tapis. Poser les barres de manière aléatoires sous le tapis. Demander à l'enfant d'ordonner les barres comme il le fait avec les barres rouges.

Faire remarquer qu'on commence toujours par mettre une section rouge sur la gauche



Isoler les 3 premières barres. Faire une leçon à trois temps :

Montrer la barre 1. Dire : " c'est 1" ; compter. ( idem avec les barres 2 et 3). Répétez plusieurs fois et passer au temps deux de la leçon ( montre moi). Un autre jour, reprendre le temps 2 et passer au temps 3 ( qu'est-ce que c'est ?)

Continuer avec les barres 4,5,6 puis 7,8,9 et enfin 8,9,10.

Parallèlement, on propose à l'enfant de découvrir l'écriture de ces chiffres avec un autre matériel sensoriel : les chiffres rugueux.

Quand l'enfant connaît les chiffres et les barres, il les associe. Mais ceci est une autre histoire...

Premiers pas en mathématiques

Depuis son entrée à l'école maternelle, Florence s'intéresse aux chiffres. Elle connaît sa comptine numérique jusqu'à 5 et jusqu'à présent savait dénombrer jusqu'à 3. Je lui avais présenté les barres de mathématiques ( les 3 premières) il y a de cela plusieurs mois et elle ne s'y intéressait pas du tout. Donc elles reposaient sur l'étagère en attendant de susciter son intérêt.
En ce moment, Florence aime dire les chiffres sans qu'ils n'aient pour autant de signification ( 1 2 3 4 5 8 10 6 14 100.....). Elle compte les morceaux de saucissons dans son assiette, les morceaux de chocolat, les oeufs pour mettre dans la pate à crêpe ( ben voui on a récidivé, mardi-gras oblige....)
Ce matin, elle va chercher 4 bougies dans le tiroir et me les amène au lit ( maman aime flemmarder pendant les vacances grrrrrrr il est 7 heures du matin ) : " maman, sur mon gâteau , on mettra 4 bougies. C'est bien ça 4 ?" Oui. " Avant j'avais 3 bougies sur mon gâteau, comme ça ( elle ôte une bougie)." Oui.
Plus tard dans la matinée, Florence va chercher un jeu de l'oie et me demande d'y jouer. Je refuse en lui disant qu'il faut savoir compter jusqu'à 6. Au bout d'1/4 heure, elle revient avec les barres de mathématiques et me dit : " maman, montre moi 6."
Je fais une leçon à trois temps sur les barres de 4 à 6. Elle me demande d'aller plus loin ( les autres). J'hésite, je veux être sûre que les 6 premières sont acquises avant d'aller plus loin. Je lui dis que je lui montrerai demain. Nous rangeons. Elle sort le jeu de l'oie : " maintenant je connais 6, on joue maman ?". On joue ! ( et elle s'est débrouillée comme un chef.....).

lundi 23 février 2009

A la découverte de l'Antarctique

Florence poursuit la découverte du globe des continents. Elle est allée me le chercher au lever de la sièste et m'a montrée le continent sur lequel elle habite et celui " des enfants à la peau toute noire comme Kirikou". Je décide alors de lui présenter la boîte de l'Antarctique et les activités que j'ai préparées autour de ce continent.
Elle ouvre la boîte et découvre les animaux. Je lui dis que sur ce continent, il fait tellement froid que les hommes n'y vivent pas mais par contre qu'il y a beaucoup d'animaux.

Elle sort les animaux et les nomme : phoque, orque, baleine, manchot ( elle les connaît déjà, petite, elle avait un panier, "le panier des animaux", qui lui permettait d'apprendre à nommer les animaux ).

Nous lisons un livre sur les animaux du froid ( kididoc) et regardons quelques vidéos sur internet :

http://www.e-voyageur.com/video/vod/antarctique/video-antarctique.htm

Créer un petit coin de banquise et découvrir les moeurs de ses habitants


Pour cela il faut de la pate à modeler blanche, un papier bleu et les animaux de la boîte.

L'enfant place les animaux selon les lieux où ils vivent dans l'océan ou sur la banquise (l'orque dans l'eau ainsi que la baleine mais les phoques et le manchot vont parfois y faire un tour) et anime les animaux. Ce qui permet de savoureux échanges sur les moeurs de ces derniers. Quelques extraits ( je n'ai pas tout mis, l'activité a duré presque 3/4 heure !!!!!)


"Le bébé phoque tête le lait de sa maman" ( avec les bruits c'est encore plus drôle !)
"Quand il plonge dans l'océan, il est poursuivit par la baleine." euh non ma puce, la baleine mange des minuscules crevettes appelées krill. "ah?! Bon ben c'est l'orque qui le poursuit"
Oui ma puce.


" Et maintenant je vais fabriquer l'oeuf du manchot avec un bout de banquise"

"Tu as vu maman, ça ressemble bien à un oeuf hein ?"

Oui, et le papa couve son oeuf. Il ne mange pas pendant trèèèèèèèès longtemps pour veiller sur son oeuf . Quand le poussin sort de l'oeuf, c'est maman qui s'occupe du bébé pendant que papa plonge dans l'océan pour manger plein de poissons.
" Et le bébé manchot il tête sa maman aussi ?"
Je passe sur la création d'un iceberg, qui gênait tant la baleine que celle-ci le cassa en deux....
Vous l'ignoriez peut-être mais parfois, le manchot met sa tête dans la glace.... comme une autruche ! La preuve en image :
Ah ces enfants, quelle imagination ! J'ai bien ri en tout cas !


Apprends moi à dessiner toute seule : un pingouin


Le matériel est simple à fabriquer : des feuilles vierges, un feutre noir et un orange , un petit livret "modèle" où toutes les étapes sont dessinées. On montre à l'enfant comment se servir de tout cela : " je vais te montrer comment on dessine un pingouin" et on laisse l'enfant faire seul :

Et voilà le résultat final !

Le labyrinthe du pingouin


Très simple à fabriquer, j'ai trouvé l'idée là :






On plastifie, on met dans le plateau avec un stylo effaçable type velleda et un chiffon.


On présente à l'enfant : " je vais dessiner le chemin que le pingouin doit prendre avec sa luge pour aller sur la banquise". Et on laisse l'enfant s'exercer :


Florence s'applique....


Certes, le premier tracé est hésitant....


Florence efface..... et recommence. Au fur et à mesure des répétitions, le tracé devient plus précis. Et elle ne se lasse pas d'imaginer le pingouin glissant sur sa luge jusqu'à sa banquise.... grâce à elle ! Je ne m'attendais pas à un tel engouement !

Pour finir, nous n'avons pas résisté, ni l'une, ni l'autre à danser comme des pingouins là-dessus :




Mais je ne mettrai pas de vidéo , lol !

mercredi 18 février 2009

L'essentiel n'est pas d'apprendre, mais d'aimer apprendre pour que l'enfant se construise en temps qu'individu

Bon en ce moment il faut dire que tout est difficile pour Louan : ses relations avec sa soeur ( la jalousie repointe son nez), ses relations avec nous ( il se sent persécuté à la moindre réflexion même en message "je"), ses relations avec ses copains ( Louan se fait taper et embêter à l'école, il revient avec des bleus et des punitions, apparemment les copains s'arrangent pour que ce soit lui qui se fasse punir), du coup ses relations avec son maître sont pour le moins.... tendues. .
Donc du coup, tout est difficile et moi je pense que la fatigue y est pour beaucoup et qu'il est temps que les vacances arrivent.Bref, aujourd'hui, Louan se braque sur ces exercices donnés par le maître : Au bout de 5 minutes d'explications de consigne, et après avoir relu la leçon, Louan se met à pleurer ( c'est fréquent ces jours-ci surtout avec tout ce qui concerne l'école) : " Je n'y comprend rien, de toute façon je suis nul, je n'y arrive pas, j'en ai marre."
Je décide d'employer l'écoute active et montessori, bien que je commence à saturer d'avoir à béquiller tous les apprentissages de l'école depuis quelques temps :
"Tu te sens découragé en ce moment, tu as l'impression de ne pas réussir à l'école."
Gros câlin ( et je passe sur ce que Louan se met à me raconter, on se met d'accord pour en parler ensemble avec le maître).
" Pour les devoirs, veux-tu que l'on retravaille tout ça tous les deux ?" Louan acquiesse. Il part jouer pendant que je bricole mes petits papiers.

Je ressors un petit bout de la poutre du temps ( un matériel simplissime et fabuleux, utilisé vers les 5 ans de Louan pour lui permettre de se repérer sans mon aide dans le temps). Il s'en souvient et me demande : "ben il est où mon anniversaire ?" ( c'était son obsession à l'époque : compter les jours qui le séparait de ce jour béni !) Je ris et lui répond : "Je n'ai pas mis toute la poutre ( dans un triste état au bout de plus d'un an d'utilisation). Sais-tu quel jour nous sommes aujourd'hui ?" Louan place l'étiquette sur le 18 février. Ce qui se passe aujourd'hui, en ce moment, on dit que c'est le présent. Je pose l'étiquette marquée présent. Ce qui s'est passé avant , c'est le passé. Je pose l'étiquette correspondante. Ce qui n' est pas encore arrivé, ce qui aura lieu plus tard, c'est le futur. Je pose l'étiquette.
Je donne à Louan de petites étiquettes relatant des évènements qu'il vit ( je travaille avec maman), qu'il a vécu ( j'ai cuisiné des crêpes délicieuses) ou qu'il vivra ( j'irais bientôt en vacances chez papi), et je lui demande de les placer sur la poutre du temps. Ensemble, nous discutons des notions de passé, de présent et de futur, en nous référant à la poutre du temps et à ce que nous avons vécu, à ce que nous vivons, et à ce que nous vivrons bientôt.

Puis j'écris les phrases de l'exercice sur de petits morceaux de papier et je demande à Louan de les placer sur la poutre.Il recopie seulement les phrases au présent.

Premier exercice bouclé sans pleur, sans énervement. Un de moins.

Bon le deuxième exercice demande d'autres compétences. Je sors le petit livret de conjugaison que j'ai fabriqué dans du papier de couleur ( rouge pour les verbes et violet pour les pronoms, référence au code couleur de la grammaire montessorienne ). A l'intérieur de ce petit livret, on trouve les pronoms ( je tu il/elle nous vous ils/elles), le verbe chanter conjugué au présent.

Je demande à Louan de mettre les pronoms dans l'ordre de sa leçon. Il vérifie ensuite sur la fiche auto-corrective que j'ai imprimée. L'auto-correction permet d'éviter le regard de l'autre sur son travail et en cette période où Louan se dévalorise, éviter le jugement des autres me paraît essentiel. Ensuite, Louan associe le verbe conjugué à son pronom.


Il reprend une nouvelle fois la fiche auto-corrective et vérifie son travail. Il le recommencera plusieurs fois jusqu'à ce qu'il réussisse parfaitement ( mémorisation).
Je lui présente ensuite la fiche à encoche avec le verbe chanter ( et d'autres). En introduisant le verbe à l'infinitif dans une encoche, l'enfant voit la conjugaison du verbe apparaître. Il prend conscience que quelque soit le verbe en -er, la terminaison est la même selon le pronom.
Puis Louan fait son exercice sur son cahier ( oui oui au-dessus c'est bien la punition donnée par le maître !).
Et Louan se corrige seul avec la fiche à encoche ( j'ai préparé de petites flèches avec les verbes à l'infinitif utilisés dans son exercice).


Nous sommes venus à bout des devoirs sans pleur. Louan semble assez content de lui.
Moi je compte les jours avant les vacances..... et je regrette que mes enfants n'apprennent pas avec joie à l'école. Savoir est un besoin de l'homme. C'est ce qui a permis à l'humanité de créer, d'inventer, d'améliorer ses conditions de vie, sa connaissance du monde et de l'autre. C'est un besoin, j'en suis persuadée, au même titre que manger, dormir ou être aimé. Nos besoins de sommeil, de nourriture ou d'amour nous procurent plaisir et bien-être quand ils sont satisfaits. Il devrait en être de même des apprentissages à l'école. Ils devraient permettre aux enfants de grandir leur estime de soi et leur donner ainsi le goût de la connaissance. Cela nécessite de donner plus d'importance à l'individu qu'aux apprentissages eux mêmes..... et d'adapter les apprentissages aux capacités de chaque enfant ( et non le contraire, ce que l'on fait puisque les enfants doivent suivre un programme, le même pour tous et dans un temps imparti s'il vous plaît !), de leur donner le temps et les moyens d'apprendre à leur rythme, dans le respect de leur individualité. L'école en est loin pour Louan. Je ne blâme pas les enseignants ( dont je fais partie et qui font un travail difficile avec beaucoup de passion), mais le système scolaire.
L'essentiel n'est pas d'apprendre, mais d'aimer apprendre pour se construire soi.

mercredi 11 février 2009

Les cylindres de couleur

Aujourd'hui, Florence en a assez de me voir travailler avec son frère.
Il est vrai que depuis deux semaines, je prends du temps pour les devoirs afin de ne pas laisser s'installer une difficulté ( il a du mal avec les additions en colonne) et un sentiment d'échec qu'il a du mal à supporter ( il est revenu en larmes parce que le maître lui a mis AB sur son cahier à cause des additions en colonne cf post précédant).
Du coup, je l'ai quelque peu délaissée croyant que les pots tout neufs de pâte à modeler suffiraient à l'occuper. Ce fut le cas pendant une semaine. Mais au lever de la sièste, elle vient me chercher et me demande une activité. Je lui demande de choisir mais rien ne semble l'emballer dans sa chambre, elle refuse toutes les activités qui sont sorties. Je vais donc dans mon placard et en sort une nouvelle : les cylindres de couleur.

Petite ( vers deux ans et demi), Florence a manipulé les blocs de cylindres. Elle y a passé des heures. Ce matériel sensoriel et auto-correctif permet à l'enfant de discriminer de petites différences de taille et prépare la main à l'écriture, mine de rien, en musclant les doigts qui tiendront plus tard le stylo.
Comme en ce moment elle est en plein dans le sensoriel, je tente une présentation des cylindres colorés. Ceux-ci reprennent exactement les mêmes cylindres que les blocs, mais sans l'encastrement. Il y a 4 boîtes ( comme il y avait 4 blocs de cylindres). Le contrôle de l'erreur se fait uniquement par l'observation.
Je commence par la boîte jaune. Je sors les cylindres de la boîte et les pose dans le désordre en haut du petit tapis. Je les dispose ensuite du plus grand au plus petit, en prenant le temps de la réflexion et de l'observation entre chaque cylindre.
Florence est ravie, et refait l'activité sans difficulté. Je lui dis qu'il existe une autre façon de jouer avec les cylindres. Je les mélange. Je monte une tour.
Elle en refait une sitôt après.
Elle recommence plusieurs fois.
Je vais chercher la boîte rouge. Elle dispose les cylindres du plus fin au plus large.


Puis monte une tour. Recommence plusieurs fois. (parfois on se demande par quel miracle la tour peut tenir mais.... elle tient) Puis elle décide de ranger le matériel et s'énerve car tout ne rentre pas dans la boîte ( il faut pour ranger commencer par le plus gros cylindre et j'avais oublié de le montrer dans ma présentation). Mais une fois mon erreur réparée, Florence retrouve le sourire et range ses cylindres..... à plusieurs reprises !
Je décide de lui laisser explorer ces boîtes pendant plusieurs jours. Je lui montrerai plus tard la boîte verte et la boîte bleue.



dimanche 8 février 2009

Les additions en colonne : passage vers l'abstraction

A l'école, Louan apprend à poser et à résoudre des additions en colonne.

Au début, le maître utilisait du matériel concret et tout allait bien. Mais sans le matériel, Louan était perdu. En Montessori, le passage à l'abstraction se fait par étapes. J'ai donc proposé à Louan qui s'énervait sur ses devoirs de travailler ensemble pour qu'il puisse le faire sans matériel. Le plus difficile fut de faire accepter à Louan d'utiliser le matériel ( car le maître veut qu'on fasse sans). Oui mais pour faire sans, il faut passer par de nouveaux matériels, c'est ce qui va te permettre de faire sans rien.

A la maison, Louan manipule depuis longtemps le matériel concret. A peu de choses près, il a le même matériel à l'école pour représenter concrètement les unités, les 10, les 100. Au début, le maître lui permettait de dessiner pour se représenter le matériel. Mais désormais, il ne doit plus faire qu'avec les chiffres.

Pour l'aider à faire son chemin vers l'abstraction, je présente à Louan un premier matériel :



Le jeu des timbres


Ce matériel est constitué de petits carrés de couleurs ( vert, bleu ou rouge) sur lesquels sont écrits 1, 10, 100 ou 1 000. On peut les fabriquer soi-même avec du papier. Je l'ai acheté au début, du temps où j'ignorais que plein de matériel pouvait très facilement se fabriquer.


Pré-requis : l'enfant sait former les nombres avec le matériel concret ( ou les perles dorées) et les associer à leur forme écrite ( cartes des nombres)


Remarque : je n'emploie pas directement les 1 000 pour respecter le travail de l'école ( 1000 n'a pas été vu à l'école) mais dans la pédagogie montessori, on l'emploie tout de suite.


1ère étape : former les nombres avec les timbres



Le guide écrit un chiffre sur un papier ou une ardoise. Il désigne les unités. Dit "3". Prend 3 timbres "unités" et les pose en dessous. Idem avec les 10 et les 100.

Puis il propose à l'enfant de faire.

Nous passons très vite, Louan a compris. Il s'impatientait déjà pendant la présentation.



2ème étape : l'addition sans retenue


Le guide écrit une addition. Il montre le premier chiffre sur l'ardoise. Il pose les timbres correspondants. Il montre le signe + sur l'ardoise, il prend le signe +, le pose , montre le deuxième chiffre sur l'ardoise puis forme le deuxième chiffre avec les timbres. Il prend une règle en bois et la pose sous les timbres.
Il dit : " on vérifie". Il lit le premier chiffre sur l'ardoise ( deux cents), compte les timbres 100 lit trente, dit c'est trois 10, compte les timbres etc....

Maintenant, on va mettre ensemble les unités. Il les regroupe, les compte et les mets sous la règle. Il écrit le résultat sur l'ardoise ( à la même place que les timbres, c'est à dire sous le trait et sous les unités).

Idem pour les 10, les 100 ( et les 1 000)

Il lit l'ardoise : 234 +523 = 757



Il propose à l'enfant de faire d'autres additions sans retenue avec les timbres. Là encore nous sommes passés très vite, Louan étant très à l'aise ( et impatient de pouvoir faire sans matériel).



3ème étape : addition avec retenue



Le guide demande à l'enfant de poser l'addition avec les timbres. Il demande à l'enfant de regrouper les unités par 10. On compte les timbres des unités.




3+8 = 11 Onze c'est 10 +1 . Nous allons échanger 10 unités contre 1 timbre de 10.


On place le timbre de 10 au-dessus de la colonne des 10. Il ne faut surtout pas l'oublier. C'est pour cela qu'on l'appelle une retenue ! Ce qui reste dans les unités, on le met sous la règle. Il reste 1.On écrit 1 sur l'ardoise sous les unités et on représente aussi la retenue ( 1 = 1 timbre de 10)
On fait de même pour les 10, les 100 ( et les 1 000).

On propose à l'enfant de faire des additions, d'abord avec une retenue , puis avec deux.

Louan a du beaucoup manipulé. Il faisait les mêmes erreurs qu'à l'écrit sans le matériel. Avec le matériel seul, le concept était compris, mais la transcription sur l'ardoise était difficile. Mais à force de faire, il a compris qu'il fallait noté toutes les étapes sur l'ardoise ( ce qui reste, les retenues)

Quand il a été à l'aise, je lui ai proposé un autre matériel :


Le petit boulier




Ce matériel est la dernière étape vers l'abstraction. On retrouve le même code couleur que sur les timbres ( ou sur les cartes des nombres qui permettent à l'enfant d'écrire les nombres qu'il forme avec le matériel concret grâce à un petit tour de prestidigitation : la glisse magique).


1ère étape : apprendre à former les nombres

Faire remarquer à l'enfant qu'il y a 4 rangées. Inviter l'enfant à compter les perles sur chaque rangée.

Montrer à l'enfant que les perles sont à gauche. En déplacer une sur la droite et compter 1. En déplacer une seconde et dire deux.etc.... Dire chaque perle à droite représente 1.

Avec l'enfant, revoir ensuite le matériel concret ( compter de 1 à 10 unités, procéder à l'échange des 10 unités contre une barre de 10, compter de de 1 dix à 10 dix,procéder à l'échange des 10 barres de 10 contre un carré de cent, compter jusqu' à 10 cents, échanger contre 1 mille)
Placer le matériel à gauche du boulier.

Prendre une unité. Déplacer une unité de la gauche vers la droite sur la première rangée ( perle verte) Prendre une deuxième unité. Déplacer une autre perle verte de la gauche vers la droite sur le boulier etc ....jusqu'à 9.

Placer la 10ème unité sur le tapis et procéder à l'échange avec une barre de 10.


Faire glisser la 10ème perle verte vers la droite. Montrer une perle bleue ( 2ème rang). Dire une perle bleue est égale à 10 perles vertes ( comme 10 unités sont égales à 1 barre de 10). Faire alors glisser les perles vertes vers la gauche et 1 perle bleue vers la droite.

Continuer de la même manière avec les barres de 10 et les perles bleues puis avec les perles rouges et les carrés de cents jusqu'à 1000.






Inviter l'enfant à créer un nombre avec le matériel concret et à représenter le même sur le boulier. En créer 5.


Inviter l'enfant à trouver le plus grand nombre qui puisse être créer avec le boulier .


Variantes :



Avec les timbres, creer un nombre et le représenter sur le boulier. Refaire l'exercice plusieurs fois.



Extensions : créer un boulier avec des brochettes, des perles et de la pâte à modeler durcissante.
Parler du boulier et de son utilisation en Chine par exemple.



2ème étape : le papier de notation


Le guide montre la première rangée trace un trait vert . Il fait glisser une perle verte et dit une unité. Il écrit 1 sur le trait.


Le guide montre le deuxième rang du boulier ( perles bleues). Trace un trait bleu sur le papier. Fait glisser une perle bleue à droite. Dit " 1 dix". Ecrit 1 sur la ligne bleue.



De même pour les cent.


et pour les mille.

Il procède à une leçon à trois temps (1 : le guide montre et nomme chaque trait ; 2 le guide demande à l'enfant montre moi le trait des unités,des 10, des 100, des 1 000, dans l'ordre puis dans le désordre ; 3 le guide demande à l'enfant : qu'est-ce que c'est ?)

Enfin, il propose à l'enfant d'écrire 5 chiffres sur le papier et de les former sur le boulier.


3ème étape :Le boulier : additions sans retenue

L'enfant lit l'addition écrite sur le billet en ligne puis pose l'addition en colonnes sur le papier. Pour poser correctement son addition, il décompose le nombre ( 436 c'est 4 cents, j'écris 4 sur la ligne des cents, 3 10 donc j'écris 3 sur la ligne des 10, 6 unités donc j'écris 6 sur la ligne des unités....) Cette opération, il la faisait avec les timbres, désormais, il la fait dans sa tête en disposant les chiffres sur les traits de couleur.


Ensuite, il forme sur le boulier le premier chiffre.




Puis il regarde sur le papier la ligne des unités pour voir combien il doit en ajouter ( 3). Il fait glisser 3 perles de la droite vers la gauche sur le boulier. Il compte toutes les perles et reporte le résultat sur la ligne des unités (9).


Il fait de même pour les dizaines et les centaines.



Il lit le résultat obtenu sur le papier.

Il fait plusieurs additions.
Là j'ai assisté à une boulimie d'additions de la part de Louan. J'avais prévu 5 billets avec des additions écrites dessus en ligne, j'en ai créé 10 autres sur demande.
Puis nous sommes passés à l'étape suivante.

4ème étape : addition avec retenue



L'enfant pose l'addition lue sur le billet sur le papier ( comme précédemment).
Il forme le premier chiffre sur le boulier.

Il fait glisser les unités à additionner. Quand il obtient 10, il échange avec une perle de 10 qu'il fait glisser.

3 + 8 = 11. Je ne peux mettre 11 perles sur la première rangée. Je met 10 perles, j'échange contre un 10 ( je fais glisser une perle de 10 vers la droite, je fais glisser toutes mes perles vertes à gauche, et je fais glisser de nouveau une perle verte vers la droite pour obtenir 11).



J'écris le résultat de la ligne verte, sans oublier de noter la perle bleue que j'ai échangée sur le papier (retenue) .

Idem pour les dizaines, les centaines et éventuellement les 1000 ( comme pour les timbres, je n'ai pas mis de 1 000 pour suivre la progression de l'école, mais en Montessori, on les utilise de suite)



Et on lit le résultat sur le papier.
Là encore, Louan a été pris de frénésie d'additions ( mais cette fois j'avais prévu le coup)
Puis il a fait les additions données par le maître ( à 3 et 4 chiffres par exemple 354+238+122 ) sur son cahier de brouillon ( donc sans les lignes de couleur). Il a ensuite vérifié le résultat avec le boulier.
Il m'a fait un grand sourire : " t'as vu, c'est trop d'la balle, j'y arrive sans le matériel".
Je n'ai pas osé relevé le langage. J'ai souris en lui répondant : tu as l'air d'être fier de toi.
Sauf pour celle à 4 chiffres, qu'il a préféré faire directement avec le boulier ( elle est trop dure celle-là maman)
Tout ce travail s'est effectué sur deux semaines et a "accompagné" les devoirs ( additions) donnés par le maître. Le matériel lui a servi de béquilles et a évité les pleurs auxquels j'ai assisté lors de la première addition en colonne donnée à faire en devoir du soir.
Avec ce même matériel, on peut travailler les 4 opérations ( + - X /).

mercredi 4 février 2009

La chandeleur : ses premières crêpes en autonomie

Aujourd'hui fut un grand jour.

Depuis qu'il est petit, Louan fait des exercices de vie pratique. C'est un petit garçon qui gère sa chambre ( rangement et ménage), qui met la table régulièrement, adore cuisiner, donne un coup de main aux tâches ménagères ( balayer, passer l'aspirateur, faire la poussière, passer la serpillière). Je n'ai pas à réclamer ou à organiser des tours de rôle. Il le fait parce qu'il a envie de le faire, quand il le souhaite, parce qu'il en retire une grande fierté et grandit ainsi son estime de lui.

Lundi, nous avons fêté la chandeleur et les enfants ont préparé les crêpes avec moi.

Mais aujourd'hui, Louan a bien envie d'en remanger.

Et me demande de préparer les crêpes seul de A à Z.
Louan pèse la farine et mesure le lait. Il casse les oeufs, mélange les ingrédients.
J'hésite pour la cuisson.... puis après avoir rappelé que la poêle est brulante et montrer les gestes, je le laisse à la manoeuvre.

Et "la" première crêpe tout seul !


Je me suis régalée ( ainsi que sa soeur et ses arrière grands parents venus nous rendre visite).